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# Changez de système d'exploitation !

Au fil de la lecture de ce guide, vous avez déjà pu rencontrer plusieurs arguments susceptibles de convaincre les membres de l'association de faire ce *choix de migration*. Cette section a pour objectif de compléter et consolider l'argumentation mais ne sera sans doute pas exhaustif ; nous vous invitons évidemment à parcourir le Web pour y trouver des éléments spécifiques à votre branche, comme par exemple un argumentaire adapté aux Logiciels Libres pour l'économie sociale et solidaire ou aux usages des Logiciels Libres qui sont, par leur qualité de légèreté, moins nocifs pour l'environnement.

## Les arguments et les choix

##### Un choix éthique et philosophique La question de la migration est d'abord une question de civisme : quelle que soit votre sensibilité politique ou celle de votre association, l'un de vos devoirs de citoyen est sans aucun doute de contribuer, à votre échelle, à une société toujours meilleure en vous opposant aux situations monopolistiques. Ces situations de monopole sont toujours néfastes et migrer vers un autre système d'exploitation ne peut que contribuer à diminuer une telle position dominante, qui se traduit au quotidien par le fait de voir bafouée la réglementation sur la vente forcée.

Au sein des associations d'éducation populaire, cet argument portera et pèsera dans la décision de migration. Au-delà de la question du monopole, les valeurs intrinsèques liées aux 4 libertés des logiciels libres sont aussi très importantes pour faire évoluer les mentalités : ces libertés portent en elles les notions de partage des connaissances (avec une volonté d'émanciper et de contribuer à la réduction de la fracture de la connaissance), de coopération, de mutualisation, de développement de biens communs au détriment d'enrichissements personnels, de réappropriation des technologies et permettent de répondre légalement, simplement et naturellement à la contrefaçon.


image: Passez à un système libre


##### D'un point de vue technique L'argument le plus solide porte sur la fiabilité et la sécurité : avec des logiciels libres, vous avez la possibilité à tout instant de contrôler ou de faire contrôler (si vous n'en avez pas les compétences) le programme pour vérifier qu'il ne contient pas des bugs, voire même des programmes espions. Pourtant la première réaction lorsque l'on ne connaît pas les logiciels libres est souvent de penser que, le code source étant ouvert, n'importe qui peut le mutiler.

La réalité est toute autre. En effet, peu de personnes ont envie d'altérer un bien commun et il y a une grande réactivité de la communauté si jamais cela se produit. Lorsqu'un utilisateur détecte ce qui semble être un bug, il en informe la communauté de développeurs qui corrige souvent plus rapidement que pour un logiciel privateur équivalent : l'amélioration et la fiabilisation du logiciel est rapide et liée directement au nombre d'utilisateurs susceptibles de « remonter des bugs ».

Par ailleurs, les formats ouverts utilisés par les logiciels libres permettent de garantir la pérennité des données : les archives de votre association pourront être relues dans 50 ans, même si le logiciel libre qui a permis de les produire devait ne plus exister car la recette originale existera et permettra le cas échéant de « redévelopper » l'outil nécessaire à l'interprétation de ces données. Avec un logiciel privateur, vous avez sans doute déjà été confronté aux difficultés d'ouvrir un fichier écrit avec une version précédente de ce logiciel : seul l'éditeur peut décider de mettre à disposition (gratuitement ou via une mise à jour payante) un programme permettant d'éventuellement résoudre ce problème.

Dans le même ordre d'idée, l'indépendance vis-à-vis d'un éditeur de logiciel est importante pour nos structures associatives : vous connaissez sans doute des cas de figure dans lesquels la structure s'est retrouvée « prisonnière » de l'éditeur car le format des données n'était pas transférable vers un autre logiciel. Il fallait payer une mise à jour ou un service pour pouvoir continuer à utiliser vos propres données dans de bonnes conditions. Le fait que le code ne soit pas « verrouillé » pour un logiciel libre permet ainsi de changer plus facilement de prestataire.


illustration: Découvrez le poster « Les logiciels imposés et inutiles, ça se paye ! » sur [le site web de l'April](http://www.april.org/sensibilisation).


##### Sur le plan financier Enfin, si l'argumentation philosophique et technique restent sans effet, vous pourrez avancer la question financière. Souvent considéré comme gratuit, le logiciel libre ne l'est pas tout à fait, même si le coût est très souvent moins élevé que pour un logiciel privateur.

Il faut savoir que lorsque vous achetez un ordinateur neuf avec Microsoft Windows installé par défaut, vous payez ce logiciel sans que vous ayez le choix et sans la moindre indication du coût de ce logiciel : c'est une infraction vis-à-vis de la réglementation concernant la vente liée et la vente forcée. Alors que vous pensez le système d'exploitation gratuit, vous l'avez en fait payé. Sur ce sujet, nous vous invitons vivement à consulter le site [Racketiciels.info](http://non.aux.racketiciels.info/) qui présente en détail la réglementation et les actions que vous pouvez engager, ainsi que la [synthèse « la vente liée ordinateur/logiciels »](http://www.april.org/synthese-la-vente-liee-ordinateur-logiciels) publiée par l'April.

Avec le logiciel libre, on sort des logiques de rentes : lorsqu'une association a besoin d'un logiciel et qu'elle sollicite une entreprise informatique pour le développer, le coût du développement est établi et payé. Une fois le logiciel réalisé, la licence libre associée au logiciel et la disponibilité des sources rendent inopportun le coût d'une licence par poste : l'usage de logiciels libres développés est donc généralement moins coûteux à terme pour une association.

## Comment engager le processus de migration ?

Les conseils que vous trouverez ci-dessous ne sont pas exhaustifs et ne représentent pas non plus une recette infaillible. Nous vous invitons à parcourir les témoignages d'expériences de migrations menées au sein d'associations : vous vous ferez ainsi une meilleure idée des difficultés auxquelles vous risquez d'être confrontés.

Qu'il s'agisse de préparer les membres de l'association ou les besoins informatiques, cette étape est absolument déterminante pour parvenir à une migration. Décider du jour au lendemain de migrer est la meilleure façon de faire avorter rapidement le projet et d'ancrer pour longtemps un rejet à toute tentative de changement.

Il est donc indispensable de porter cette décision et de la faire acter au niveau des instances officielles de l'association, telles que le conseil d'administration ou l'assemblée générale qui peut, par exemple, inscrire cette orientation dans son plan de développement à long terme : rendue officielle, la démarche n'en sera que mieux acceptée.

Ensuite, voici quelques clés qu'il convient de décliner en fonction du contexte dans lequel vous vous trouvez :

  • montrer l'intérêt stratégique pour l'association en utilisant les arguments précédemment présentés ;
  • motiver et montrer l'intérêt que le changement apportera, par exemple l'amélioration de l'organisation pour gagner en confort et en efficacité ;
  • impliquer les futurs utilisateurs dans le processus de migration (rédaction par l'un d'entre eux d'un petit mode d'emploi, responsable désigné de la collecte des « bugs », etc.) ;
  • r-établir la confiance à l'égard de la « culture » informatique ;
  • profiter de l'opportunité d'une évolution du parc informatique : le changement est alors perçu comme un besoin ;
  • prendre le temps d'écouter et de trouver des réponses lorsque des problèmes sont signalés ;
  • prévoir du temps et des moyens pour former les utilisateurs ;
  • faire monter en compétences les utilisateurs.

Il peut être opportun de démentir quelques idées reçues sur les logiciels libres, par exemple :

  • rassurer sur la soi-disant « incompatibilité » des fichiers utilisés par les logiciels libres avec les partenaires de travail ;
  • expliquer l'intérêt d'utiliser des « formats ouverts » lors de l'échange ou de la sauvegarde de fichiers. Nous vous invitons, sur ce sujet, à consulter le [poster et le dépliant](http://www.april.org/formats-ouverts-pour-quoi-faire) publiés par l'April ;
  • aider à trouver les équivalents libres aux logiciels privateurs utilisés par l'association ;
  • montrer les alternatives possibles aux logiciels privateurs en pointant des outils libres qui apporteraient un « plus » ;
  • montrer que les parcs hétérogènes sont gérables et que les échanges de fichiers peuvent malgré tout avoir lieu.

image: Tux, la mascotte du noyau Linux


De manière générale, toutes les techniques mises au point pour accompagner les changements vous seront utiles. Nous ne détaillerons pas ici ces techniques, mais sachez que de nombreuses ressources existent sur le Web. C'est sans doute une bonne attitude que de parcourir la littérature sur ce sujet avant d'engager un processus de migration. Vous pouvez, par exemple, consulter la page [Wiki](http://wiki.april.org/w/Guide\_libreassociation\_:\_conduite\_de\_changement) du groupe de travail.


Origines de GNU/Linux Le projet d'un système d'exploitation entièrement libre fut initié par Richard Stallman en 1983 avec le projet GNU ([gnu.org](http://gnu.org)). Dès 1990, la majeure partie du système était déjà disponible : il ne lui manquait qu'un noyau. Dans la diversité du matériel informatique, chaque disque, écran ou même clavier est différent. Le rôle du noyau est de pouvoir gérer ces différences, de façon à ce que chaque développeur puisse concevoir des logiciels indépendants du matériel sur lequel ils seront exécutés. Grâce à lui, tous les logiciels peuvent fonctionner sur n'importe quel ordinateur.

En 1991, le finlandais Linus Torvalds diffusait le code source d'un noyau. Rapidement, beaucoup de développeurs se joignirent à ce projet de noyau libre grâce au réseau Internet qui se développait dans le monde entier. Ainsi complété par le noyau Linux (du prénom de Linus Torvalds), GNU devenait un système d'exploitation libre pleinement fonctionnel.


gla/changez_de_systeme_d_exploitation.1447324452.txt.gz · Dernière modification : 2015/11/12 10:34 de framatophe